L’intelligence artificielle (IA) est devenue un moteur de transformation majeur pour les entreprises et les travailleurs à travers le monde.
En Belgique, l’adoption de l’IA progresse, mais elle s’accompagne de défis liés à la confiance, à la formation et à la réglementation. Cet article explore les statistiques clés et les tendances qui dessinent le paysage de l’IA en Belgique.
Voici les statistiques et les tendances par catégorie et thème concernant l’intelligence artificielle en Belgique, tirées des sources fournies :
1. Adoption et utilisation de l’IA dans les entreprises en Belgique
Taux d’adoption général :
- Seul un tiers des travailleurs belges utilisant un ordinateur au moins une heure par jour se servent régulièrement d’applications d’IA générative comme ChatGPT (PwC Belgium, mai 2025).
- 40 % des travailleurs n’utilisent aucun outil d’IA (PwC Belgium, mai 2025).
- L’utilisation régulière d’outils d’IA générative a augmenté de 13 % l’année dernière à 34 % cette année (PwC Belgium, mai 2025).
- Un quart des entreprises belges (de plus de 10 travailleurs) utilisent au moins une application d’IA, soit une augmentation de 80 % par rapport à l’année précédente (Acerta, février 2025).
- La Belgique se classe au troisième rang européen pour l’utilisation de l’IA en entreprise, derrière le Danemark et la Suède, la moyenne de l’UE étant de 13,5 % (Acerta, février 2025).
- Un quart (24 %) des travailleurs belges utilisent régulièrement l’IA au travail, une augmentation de 50 % par rapport aux 16 % en 2024 (SD Worx, février 2025).
- 63 % des Belges utilisent l’IA à des fins professionnelles, d’étude ou personnelles (KPMG, avril 2025).
Adoption de l’IA par taille d’entreprise en Belgique :
En 2023, l’IA était présente dans 23 % des entreprises de taille moyenne (+6 points en 2 ans, +10 points en 3 ans) (SPF Economie, données 2023).
Seulement 7,5 % des micro-entreprises et 10,6 % des petites entreprises belges utilisent l’IA (SPF Economie, données 2023).
La progression de l’adoption de l’IA est plus rapide dans les grandes entreprises (+18 points), suivie des moyennes (+13 points) et des petites (+10 points) (Acerta, février 2025).
Entreprises belges et adoption de l’IA par secteur
Le secteur des services est le plus avancé, avec 27,4 % des entreprises utilisant l’IA (Acerta, février 2025).
L’industrie manufacturière a connu une augmentation de 52 % de l’utilisation de l’IA l’année dernière, et la construction de 110 % (Acerta, février 2025).
Fréquence d’utilisation de l’IA dans les entreprises belge
15 % des travailleurs utilisent quotidiennement des outils d’IA générative, et 19 % les utilisent au moins une fois par semaine (PwC Belgium, mai 2025).
Pour les outils d’IA spécifiques à un métier, 9 % les utilisent quotidiennement et 8 % au moins une fois par semaine (PwC Belgium, mai 2025).
Parmi les utilisateurs d’IA, plus d’un tiers l’utilise au moins une fois par semaine à des fins personnelles (36 %) et professionnelles (46 %) (Deloitte, juillet 2024).
Types d’utilisation de l’IA
42 % des Belges ayant utilisé l’IA l’ont fait à des fins personnelles, 22 % pour des activités professionnelles et 15 % pour des activités éducatives (Deloitte, juillet 2024).
La création de contenu (21 %), la personnalisation de la communication et l’automatisation des tâches (17 % chacune) sont les principales utilisations de l’IA au travail (SD Worx, février 2025).
Les applications d’IA les plus populaires en entreprise sont l’analyse de textes (15,1 %), la génération automatique de textes ou de paroles (12,7 %) et l’automatisation des processus robotiques basée sur l’IA (10,3 %) (Acerta, février 2025).
La génération d’idées est l’utilisation principale de l’IA pour le travail et les activités personnelles (43 %) (Deloitte, juillet 2024).
Les recherches générales et la recherche d’informations dominent l’utilisation personnelle (41 %) (Deloitte, juillet 2024).
Écart d’adoption (genre, âge, etc.)
Les hommes sont plus susceptibles d’utiliser régulièrement l’IA au travail (42 %) que les femmes (24 %) (PwC Belgium, mai 2025).
Les hommes sont plus de deux fois plus susceptibles d’utiliser l’IA quotidiennement (19 %) que les femmes (9 %) (PwC Belgium, mai 2025).
Les femmes sont plus susceptibles de déclarer ne jamais utiliser d’outils d’IA (PwC Belgium, mai 2025).
Les plus jeunes (moins de 34 ans) utilisent plus d’outils d’IA générative régulièrement (49 %) que les 35-54 ans (28 %) et les plus de 55 ans (19 %) (PwC Belgium, mai 2025).
Pour une utilisation quotidienne d’outils d’IA générative, les moins de 34 ans sont les plus nombreux (25 %), contre 9 % pour les 35-54 ans et les plus de 55 ans (PwC Belgium, mai 2025).
Les hommes utilisent plus l’IA au travail que les femmes (29 % contre 19 %) (SD Worx, février 2025).
Les moins de 35 ans utilisent plus l’IA (36 %) que les plus de 55 ans (12 %) (SD Worx, février 2025).
Les managers utilisent plus l’IA (37 %) que les employés de niveau exécutif ou junior (18 %) (SD Worx, février 2025).
Les employés travaillant dans des entreprises internationales utilisent plus l’IA (un sur trois) que ceux des entreprises locales (un sur cinq) (SD Worx, février 2025).
L’utilisation de l’IA est plus élevée dans le secteur privé (28 %) que dans le secteur public (19 %) (SD Worx, février 2025).
Les employés qui travaillent toute la journée sur ordinateur semblent avoir une moins bonne inclination envers les outils d’IA (ex: 59 % ne les utilisent jamais pour des outils génériques) (PwC Belgium, mai 2025).
Connaissance des outils d’IA
- ChatGPT est l’outil d’IA générative le plus reconnu en Belgique, cité par plus de la moitié des utilisateurs (55 %<) (Deloitte, juillet 2024).
- Snapchat My AI (16 %) et Microsoft Copilot (15 %) sont également couramment utilisés (Deloitte, juillet 2024).
Confiance et perception de l’IA
Niveaux de confiance
- Seulement 35 % des Belges sont prêts à faire confiance à l’IA (s’appuyer sur les informations fournies) (KPMG, avril 2025).
- 56 % des Belges acceptent ou approuvent l’utilisation de l’IA (KPMG, avril 2025).
- La confiance dans l’exactitude des résultats de l’IA est la plus faible à Bruxelles (44 %), comparée à la Wallonie (49 %) et la Flandre (51 %) (Deloitte, juillet 2024).
- Il existe un écart de confiance clair entre hommes et femmes : 45 % des hommes contre 37 % des femmes font confiance à l’IA pour l’éligibilité aux services sociaux ; 44 % des hommes contre 32 % des femmes pour les évaluations financières ; 46 % des hommes contre 28 % des femmes pour les diagnostics médicaux (Deloitte, juillet 2024).
- Plus de la moitié (57 %) des travailleurs belges ont confiance en leurs compétences uniques, non remplaçables par l’IA (SD Worx, février 2025).
- 72 % des répondants se disent confiants dans l’utilisation de l’IA générative (hommes : 78 %, femmes : 63 %) (Deloitte, juillet 2024).
Perception des risques et des avantages
- Les Belges ont des émotions mitigées concernant l’IA, étant plus inquiets qu’optimistes ou excités (KPMG, avril 2025).
- 39 % des Belges estiment que les risques de l’IA l’emportent sur les avantages, tandis que 34 % estiment que les avantages l’emportent (KPMG, avril 2025).
- 84 % des Belges sont préoccupés par les résultats négatifs potentiels de l’IA (KPMG, avril 2025).
- Les principales préoccupations incluent la perte d’interaction humaine (89 %), les risques de cybersécurité (88 %) et la désinformation (88 %) (KPMG, avril 2025).
- 66 % des Belges sont préoccupés par les deepfakes, 65 % par la désinformation, 65 % par la confidentialité des données et 63 % par les risques de sécurité (Deloitte, juillet 2024).
- 81 % des Belges s’attendent à des résultats positifs de l’IA (KPMG, avril 2025).
Confiance dans les organisations
- Les universités et instituts de recherche nationaux sont les plus fiables pour développer et utiliser l’IA (88 % de confiance modérée à élevée), suivis des institutions de santé (80 %) (KPMG, avril 2025).
- Les gouvernements ont 60 % de confiance, tandis que les grandes entreprises technologiques et les organisations commerciales ont respectivement 56 % et 60 % (KPMG, avril 2025).
- Plus de 40 % des Belges ont une faible confiance dans les organisations commerciales et les grandes entreprises technologiques pour développer et utiliser l’IA (KPMG, avril 2025).
Impact de l’IA sur l’emploi et les compétences
Peur de la perte d’emploi
- Près d’un quart (23 %) des entreprises s’attendent à avoir besoin de moins de personnel grâce à l’IA (Acerta, février 2025).
- Près d’un quart (24 %) des travailleurs craignent que l’IA ne rende une grande partie de leur emploi obsolète (SD Worx, février 2025).
- Parmi les utilisateurs réguliers de l’IA, plus de la moitié (53 %) pensent que l’IA va profondément changer leur travail d’ici trois ans (SD Worx, février 2025).
- Deux hommes sur cinq (41 %) craignent que l’IA ne remplace leur emploi, contre une femme sur trois (32 %) (Deloitte, juillet 2024).
- Plus de la moitié (55 %) des employés des secteurs de l’énergie, des ressources et de l’industrie estiment que l’IA pourrait remplacer entièrement leur emploi dans les deux prochaines années (Deloitte, juillet 2024).
- Les jeunes travailleurs sont presque deux fois plus inquiets de la perte d’emploi due à l’IA que les groupes plus âgés (ex: 55 % des 16-24 ans vs 19 % des 45-54 ans) (Deloitte, juillet 2024).
Bénéfices pour le travail
- Plus de trois quarts (77 %) des utilisateurs d’IA estiment que la technologie facilitera leur travail dans les deux prochaines années (Deloitte, juillet 2024).
- Près de trois quarts (72 %) pensent que l’IA rendra leur travail plus agréable et plus motivant (Deloitte, juillet 2024).
- Les améliorations significatives en matière d’efficacité, de qualité et d’innovation sont les trois principaux avantages perçus par les employés belges utilisant l’IA au travail (Deloitte, juillet 2024 ; KPMG, avril 2025).
Compétences et formation
- 46 % des Belges déclarent avoir des connaissances limitées en IA (KPMG, avril 2025).
- Seulement 39 % des Belges ont reçu une formation en IA (KPMG, avril 2025).
- 57 % des Belges estiment avoir les compétences et les connaissances nécessaires pour utiliser les outils d’IA de manière appropriée (KPMG, avril 2025).
- 85 % des employés belges qui utilisent l’IA ont reçu une formation de leur employeur (Deloitte, juillet 2024).
- 76 % d’entre eux sont satisfaits de la qualité de la formation (Deloitte, juillet 2024).
- Les employés voient principalement l’upskilling comme une tâche de leur employeur (39 %) ou de leur propre initiative (38 %) (Deloitte, juillet 2024).
- Il persiste des décalages de compétences numériques et un déséquilibre des genres (Commission Européenne, 2025).
Réglementation et politique de l’IA
Politique des entreprises
- 40 % des entreprises belges encouragent l’utilisation de l’IA générative au travail (Deloitte, juillet 2024).
- 29 % des entreprises n’ont pas de politique formelle concernant l’utilisation de l’IA (Deloitte, juillet 2024).
- 18 % des entreprises autorisent l’IA mais ne l’encouragent pas activement (Deloitte, juillet 2024).
- Seulement 27 % des employés belges déclarent que leur organisation a une politique ou des directives sur l’utilisation de l’IA générative au travail (KPMG, avril 2025).
- Près de neuf entreprises sur dix autorisent l’utilisation de l’IA, mais sept travailleurs sur dix estiment que les directives sont insuffisantes (Acerta, février 2025).
Réglementation et gouvernance
- 72 % des Belges estiment qu’une réglementation de l’IA est nécessaire (KPMG, avril 2025).
- Seulement 34 % des Belges pensent que les réglementations actuelles sont suffisantes pour garantir une utilisation sûre de l’IA (KPMG, avril 2025).
- 90 % des Belges ne sont pas au courant des lois, réglementations ou politiques applicables à l’IA en Belgique (KPMG, avril 2025).
- La législation européenne sur l’IA (« AI Act »), adoptée en mars 2024, entrera pleinement en vigueur en 2025 (SPF Economie). Deux règles sont déjà en place depuis le 2 février 2025 (SD Worx, février 2025).
- Les Belges attendent une co-réglementation avec la surveillance gouvernementale et les lois internationales (KPMG, avril 2025).
- 85 % des Belges souhaitent des lois et des actions pour lutter contre la désinformation générée par l’IA (KPMG, avril 2025).
Autres technologies numériques avancées
Analyse de données (Big Data)
- Un quart des PME belges utilisent l’analyse de données (SPF Economie, données 2023).
- 20 % des entreprises de 2 à 9 salariés et 65 % (deux entreprises sur trois) des PME de plus de 50 employés effectuent l’analyse d’au moins une source de données (SPF Economie, données 2023).
Robots industriels et de service
- En 2022, les robots étaient très peu utilisés par les micro, petites et moyennes entreprises (SPF Economie, données 2022).
- 17,8 % des entreprises de taille moyenne, 7,9 % des petites entreprises et 2,3 % des micro-entreprises utilisent des robots (SPF Economie, données 2022).
- Les principales raisons de l’utilisation des robots sont la précision/qualité des produits (6,2 % pour les petites, 15,8 % pour les moyennes), la sécurité au travail (5 % pour les petites, 12,6 % pour les moyennes) et le coût élevé de la main-d’œuvre (3,6 % pour les petites, 10,1 % pour les moyennes) (SPF Economie, données 2022).
Investissement des entreprises en IA
- Un tiers (31 %) des entreprises belges ont investi dans l’IA au travail d’ici 2024, ce qui correspond à la moyenne européenne (SD Worx, mai 2024).
- En comparaison, la Pologne (42 %) et la Roumanie (40 %) investissent davantage, tandis que la Finlande (25 %) y accorde moins d’importance (SD Worx, mai 2024).
- Seul un professionnel RH belge sur sept (15 %) constate déjà des résultats concrets de l’IA dans les RH (SD Worx, février 2025).
- Les principaux domaines d’investissement en IA pour les RH sont le recrutement (tri automatisé des CV, 13 %), le support RH (13 %), l’apprentissage et le développement (12 %), la gestion de la performance, les applications de bien-être mental et la gestion de la conformité (11 % chacune) (SD Worx, février 2025).
- 24 % des organisations belges utilisent déjà l’IA dans leur processus de paie (SD Worx, mai 2024).
Contexte national et Européen
- La Belgique dispose d’un écosystème technologique dynamique avec une adoption rapide des technologies par les entreprises (Commission Européenne, 2025).
- Elle est un leader en cybersécurité et en services publics en ligne (Commission Européenne, 2025).
- 72 % des citoyens belges estiment que la digitalisation des services publics et privés leur facilite la vie (Commission Européenne, 2025).
- Le plan de relance et de résilience de la Belgique consacre 1,2 milliard d’euros à la réalisation des objectifs de la Décennie Numérique (Commission Européenne, 2025).
Ces statistiques démontrent que la Belgique est en pleine phase d’adoption de l’IA au niveau professionnel, avec des avancées notables, mais aussi des défis persistants en matière de confiance, de compétences et d’encadrement réglementaire.
2. Adoption et utilisation de l’IA par les travailleurs et les entreprises
L’adoption de l’IA en Belgique est en nette progression, bien qu’elle ne soit pas encore universelle.
Chez les travailleurs :
- Selon PwC Belgium (mai 2025), seulement un tiers des travailleurs belges utilisant un ordinateur au moins une heure par jour utilisent régulièrement des applications d’IA générique comme ChatGPT. Notablement, 40 % n’interagissent pas du tout avec ces outils. Le taux d’utilisation régulière a cependant bondi de 13 % en 2024 à 34 % en 2025. L’utilisation quotidienne d’outils d’IA génériques concerne 15 % des travailleurs, tandis que 19 % les utilisent au moins une fois par semaine.
- Deloitte (octobre 2024) rapporte que près de deux Belges sur trois (61 %) sont conscients des outils d’IA générative, mais un sur trois (36 %) ne les a jamais utilisés. Pour les usages personnels, 25 % des utilisateurs d’IA les emploient hebdomadairement, un chiffre qui monte à 30 % pour les tâches professionnelles. ChatGPT est l’outil le plus reconnu (55 % des utilisateurs).
- SD Worx (juin 2025) confirme cette tendance, indiquant que près d’un quart (24 %) des travailleurs belges utilisent régulièrement l’IA au travail, soit une augmentation de 50 % par rapport à 2024 (16 %). Les principales utilisations incluent la création de contenu (21 %), la personnalisation de la communication (17 %), l’automatisation des tâches (17 %), l’analyse de données (16 %) et le brainstorming (16 %).
Chez les entreprises :
- Acerta Consult (février 2025) révèle qu’un quart des entreprises belges (de plus de 10 travailleurs) utilisent au moins une application d’IA, marquant une augmentation de 80 % en un an. La Belgique se distingue en se classant troisième en Europe pour l’utilisation de l’IA au travail, derrière le Danemark et la Suède. L’adoption de l’IA croît avec la taille de l’entreprise (+10 points pour les petites, +13 pour les moyennes, +18 pour les grandes). Le secteur des services (27,4 %) est le plus en pointe.
- L’enquête 2023 du SPF Economie montre que l’IA est présente dans 23 % des entreprises de taille moyenne, 10,6 % des petites entreprises et 7,5 % des micro-entreprises. Un tiers des PME l’utilisent pour la cybersécurité. Les types d’IA les plus fréquents sont l’analyse du langage écrit (59 %), l’automatisation des flux de travail et la génération de langage écrit ou parlé.
3. Facteurs influençant l’adoption de l’IA
Plusieurs facteurs, tels que le genre, l’âge, la région et le niveau hiérarchique, influencent l’adoption de l’IA.
- Genre et Âge : Les hommes (42 %) sont deux fois plus susceptibles que les femmes (24 %) d’utiliser régulièrement l’IA au travail (PwC). L’utilisation quotidienne d’outils d’IA génériques est plus élevée chez les moins de 34 ans (49 %) par rapport aux 35-54 ans (28 %) et aux plus de 55 ans (19 %). Deloitte observe que 46 % des hommes conscients de l’IA l’ont utilisée pour des activités personnelles, contre 36 % des femmes. SD Worx note également que les hommes (29 %) utilisent plus souvent l’IA au travail que les femmes (19 %), et que les moins de 35 ans (36 %) sont plus actifs que les plus de 55 ans (12 %).
- Région et Secteur : Bruxelles mène l’adoption de l’IA avec des taux de sensibilisation et d’utilisation supérieurs à la Flandre et à la Wallonie. La Flandre accuse un certain retard en matière d’utilisation générale de l’IA (38 % sont conscients mais ne l’utilisent pas).
- Temps passé sur l’ordinateur : Paradoxalement, les employés qui travaillent toute la journée sur un ordinateur semblent moins enclins à utiliser les outils d’IA (59 % ne les utilisent jamais).
- Niveau de Management : Le management supérieur (64 %) et intermédiaire (51 %) utilise plus souvent l’IA générative que les employés non-cadres (38 %).
4. Confiance et préoccupations
Malgré une adoption croissante, la confiance dans l’IA reste un défi majeur en Belgique, et les préoccupations sont nombreuses.
Confiance dans l’IA : KPMG (avril 2025) révèle que seulement 35 % des Belges sont prêts à faire confiance à l’IA, contre 46 % au niveau mondial. Les Belges sont moins confiants dans la capacité de l’IA à fournir un service utile ou des résultats conformes, mais plus confiants quant à la sécurité et à l’impact sur les droits humains. Deloitte met en évidence un « paradoxe bruxellois » : l’adoption de l’IA est la plus élevée à Bruxelles, mais la confiance dans sa précision est la plus faible (44 %). La confiance en l’IA est également plus faible chez les femmes que chez les hommes pour diverses applications (éligibilité aux prestations sociales, évaluations financières, diagnostics médicaux).
Préoccupations et Risques : KPMG indique que les Belges sont plus préoccupés (64 %) qu’optimistes (39 %) ou enthousiastes (32 %) concernant l’IA. Une écrasante majorité (84 %) est préoccupée par les résultats négatifs potentiels de l’IA (contre 73 % au niveau mondial). Les principales inquiétudes incluent la perte d’interaction humaine (89 %), les risques de cybersécurité (88 %), la désinformation (88 %) et la perte de compétences/dépendance (87 %). Alarmant, 40 % des Belges ont personnellement observé ou expérimenté des résultats négatifs de l’IA, et 36 % ne vérifient pas régulièrement la précision des résultats de l’IA avant de les utiliser au travail. De plus, 58 % admettent une utilisation inappropriée de l’IA au travail, et 63 % évitent de révéler qu’ils ont utilisé l’IA.
Impact sur l’Emploi : Acerta Consult rapporte que près d’un quart des entreprises (23 %) s’attendent à avoir besoin de moins de personnel grâce à l’IA, et un tiers des employeurs pensent avoir besoin de travailleurs ayant des compétences différentes. Deloitte note que deux hommes sur cinq (41 %) craignent que l’IA ne remplace leur emploi, contre une femme sur trois (32 %). SD Worx révèle que près d’un quart (24 %) des travailleurs craignent que l’IA ne rende une grande partie de leur emploi obsolète. Cependant, 57 % des travailleurs belges sont confiants que leurs compétences uniques ne sont pas remplaçables par l’IA.
5. Formation, réglementation et confiance des employeurs
La mise en place d’un cadre réglementaire et le soutien à la formation sont essentiels pour une adoption responsable de l’IA.
Législation et Réglementation : Le SPF Economie souligne que l’« AI Act » européen, adopté en mars 2024, entrera pleinement en vigueur en 2025, établissant un cadre juridique. Cependant, KPMG indique que seulement 34 % des Belges estiment que les réglementations actuelles sont suffisantes, et 90 % ne sont pas au courant des lois ou politiques applicables à l’IA en Belgique. 85 % souhaitent des lois pour lutter contre la désinformation générée par l’IA. SD Worx précise que l’AI Act a déjà mis en place des règles depuis le 2 février 2025, avec des amendes substantielles (jusqu’à 35 millions d’euros) à partir du 2 août 2025 pour non-conformité.
Soutien Organisationnel et Formation : Deloitte rapporte que deux Belges sur cinq (40 %) déclarent que leur entreprise encourage l’utilisation de l’IA générative. Cependant, KPMG indique que seulement 46 % des Belges ont une connaissance limitée de l’IA, et 39 % ont reçu une formation en IA (contre 61 % au niveau mondial). Seuls 49 % des employés dans les organisations utilisant l’IA estiment que leur organisation soutient activement l’utilisation responsable de l’IA et la formation à la littératie en IA. La responsabilité de se perfectionner pour l’IA incombe à l’employeur pour 39 % des Belges, et à leur propre initiative pour 38 %. SD Worx constate que près d’une entreprise belge sur trois (28 %) investira dans l’IA au travail d’ici 2025, un chiffre inférieur à la moyenne européenne (38 %).
Confiance dans les Développeurs d’IA : KPMG observe que les universités et institutions de santé sont les plus fiables pour développer et utiliser l’IA, tandis que plus de 40 % des Belges ont une faible confiance dans les grandes entreprises technologiques et les organisations commerciales.
Conclusion
Les statistiques démontrent que la Belgique est en bonne voie pour l’adoption de l’IA en Europe. Cependant, des défis significatifs persistent, notamment en matière de littératie numérique, de renforcement de la confiance, de gestion proactive des risques et de mise en œuvre de politiques claires au sein des entreprises.
Pour pleinement exploiter le potentiel de l’IA, il sera crucial de continuer à investir dans la formation, de sensibiliser aux bonnes pratiques et d’assurer une réglementation adaptée et bien comprise par tous les acteurs.